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François-Michel GONNOT

Président de l'ANDRA, mais un grand lobbyiste ! 

Jugez donc avec cette synthèse d'un article de février 2009, et un blog d'août 2008 :

Elu député UMP de l'Oise en 1988, non réélu en 2012. 
Cet ancien avocat et journaliste adore agir en coulisse dans ses domaines de prédilection : les transports et l’énergie.

Lors de la précédente législature, le «député consultant» était même actionnaire d’une société spécialisée dans l’organisation de colloques parlementaires, dont il a vendu ses parts fin 2006.

Depuis sa réélection en 2007, Gonnot a pris la présidence de l’influent club Avenir Transports (créé par Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports), dans lequel s’activent de grandes entreprises du secteur, comme Veolia Transport ou Aéroports de Paris.

Le cumul "député-président de l'ANDRA" est théoriquement interdit par la loi du 13 juillet 1988. Mais le gouvernement (alors dirigé pour quelques jours encore par Jean-Pierre Raffarin, proche de M. Gonnot) a modifié par décret les statuts de l'Andra en y inscrivant la possibilité de nommer un élu local au conseil d'administration. C'est donc à ce titre, “élu local”, que Mr Gonnot a été parachuté à la direction de l'établissement public. Curieusement, en octobre 2007, un nouveau décret a abrogé toutes les règles fixant la composition du conseil d'administration de l'Andra. Le cumul de mandats y redevient donc illégal, à la lettre, comme il l'était dans l'esprit.

A la tête de l'Andra se trouvent ainsi deux députés, en position d'élaborer, de proposer ou de voter des lois dans lesquelles ils ont un intérêt direct : précisément le mélange de genres que le législateur a voulu prévenir avec la “L.O 145”.
Ainsi la récente loi sur les déchets radioactifs, adoptée en mai 2006, a été largement inspirée et impulsée par Christian Bataille, tandis que François-Michel Gonnot se déployait activement dans les débats publics ayant précédé le vote du texte. Cette loi a considérablement renforcé l'Andra, en augmentant ses ressources financières, en validant l'option privilégiée par l'agence du stockage souterrain pour les déchets hautement et moyennement radioactifs, et en prévoyant un accroissement de ces capacités de stockage à partir de 2015.

Aussi François-Michel Gonnot pouvait-il se targuer en mai 2006, devant le Conseil National des Ingénieurs et Scientifiques Français (CNISF), de l'épais coffrage politique entourant l'industrie nucléaire. “Il faut que le problème du nucléaire soit réglé – relance de l’EPR, gestion des déchets – de façon à ce que l’on puisse continuer en France cette industrie sans être bloqué par un quelconque projet de moratoire”. Ce que le compte rendu du CNISF traduit plus explicitement encore en ces termes : “Selon le président de l’Andra, il existe une volonté de la gauche de laisser la droite mettre en place un processus clairement figé par la loi de façon à ce que si, demain – ou après demain –, la gauche devait revenir aux affaires, les socialistes et le PC ne se retrouvent pas dans la même situation qu’entre 1997 et 2002 avec les Verts”.

Pour parvenir à cette vitrification législative, François-Michel Gonnot a consciencieusement recherché des synergies entre les pouvoirs publics et les entreprises. En 2003 il crée le Club Energie & Développement , lequel invite chaque année parlementaires, ministres et hauts fonctionnaires à rencontrer en colloque les dirigeants des groupes producteurs ou distributeurs d'énergie (Areva, EDF, GDF, Suez, Total, parmi les plus assidus). Parrainé par ces entreprises et traitant des principales préoccupations libérales(2), le prestigieux colloque est organisé par Décision Etudes & Conseil, une société qui s'occupe entre autres de lobbying(3). En décembre 2005, François-Michel Gonnot a acheté 15 % des parts de cette société. Il en est resté l'associé, aux côtés des deux actionnaires principaux, jusqu'en septembre 2006. Voyez le contenu ( y compris le gaz de schiste !) et le nom des intervenants de ce colloque sur le bouquet énergétique du 17 janvier 2012 !

En bref, la situation est la suivante : un député, fondateur et animateur d'un club où se côtoient dirigeants d'entreprises et parlementaires, par le truchement d'une société de conseil et de lobbying dont il a été l'associé; un député qui contribue à la promulgation d'une loi, organisant le stockage à grande échelle des déchets radioactifs, dont les bénéficiaires sont indirectement lui-même, en tant que président de l'établissement chargé de mettre en œuvre cette loi, ainsi que les entreprises productrices de déchets nucléaires, et partenaires de son club énergétique.

Dans une telle situation, un député peut-il encore veiller à l'intérêt commun, à la sécurité et à la santé publiques, comme l'exige normalement son mandat ? A cette question, François-Michel Gonnot a fourni quelques éléments de réponse. Lorsqu'a été révélé en mai 2006 un rapport d'EDF évoquant la vulnérabilité de l'EPR en cas d'attaque aérienne, il a déploré la fuite du document plutôt que d'éventuelles échappées radioactives : “Il arrive un moment où il faut savoir garder ses secrets. Il faut arrêter d'être naïfs”. Ou encore, à propos de la hausse des tarifs de l'électricité et du gaz, dans laquelle il a joué un rôle, en tant que rapporteur de la loi sur la libéralisation des marchés de l'énergie, votée en janvier 2003 : “Juillet 2007 devrait marquer la libéralisation totale des marchés. Les ménages, très attachés à la notion de service public, devront de plus en plus apprendre à maîtriser leur consommation d’énergie et accepter une hausse très sensible de leurs factures”.

Dans ces phrases s'entend une rhétorique assez familière : le citoyen de base, cet incurable naïf, est prié de se soumettre à la nécessité d'un monde qui bouge, à moins qu'il ne s'agisse de nécessaire adaptation à la modernité, ou à la mondialisation, en tout cas à quelque chose d'assez vague et d'assez imposant pour que ne puisse s'y soupçonner de banales relations d'affaires.

Dans le cas de François-Michel Gonnot, il apparaît que ces relations, associant club parlementaire, firmes et société de lobbying, forment un modèle reproductible. En 2005, le député de l'Oise a créé un Groupe d'études sur la filière électronique et numérique, réunissant une cinquantaine de députés qui ont accueilli à l'Assemblée Nationale un colloque organisé par Décision Etudes & Conseil, en partenariat avec les grandes entreprises du secteur (Alcatel, Commissariat à l'Energie Atomique, EADS, Thales, Thomson...), soucieuses d'exprimer leurs besoins en subventions et aides publiques.

François-Michel Gonnot est aussi président d'Avenir Transports, une association regroupant 200 parlementaires, ainsi qu'une trentaine de compagnies investies dans le transport (EADS, Renault, SNCF, Veolia, Vinci...). Certaines de ces compagnies ont sponsorisé en juin 2006 un colloque sur le fret, présidé par le député de l'Oise, organisé par l'incontournable Décision Etudes & Conseil .

Pour autant, il serait injuste de déduire de ces activités et accointances que François-Michel Gonnot ne se préoccupe pas de développement durable, ni du bien-être des générations futures. Il est en effet l'auteur d'un ouvrage remarquable : “L'écologie racontée aux enfants ”.

Révélation de François-Michel GONNOT dans l'Est-Républicain du 15 juillet 2012 : la radioactivité n'est ni de gauche ni de droite !

 

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