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2 - Incidence
Pour une pathologie donnée, l'incidence est le nombre de nouveaux cas qui apparaissent en une année pour une population donnée. Notion à ne pas confondre avec la prévalence : nombre de cas dans une population donnée à un instant donné.
Dans la plupart des communications scientifiques, le taux d'incidence est exprimé en nouveaux cas pour 100 000 habitants par an.
Il est à noter que le chiffre de 8 cas donné par cette alerte n'est pas une incidence. Même si les 2 leucémies de Trannes ont été découvertes cette année.
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3 - Incidence des leucémies
Le nombre de cas de leucémies qui apparaît chaque année est extrèmement faible. Ce site donne des statistiques de façon très claire.
Analysons quelques chiffres concernant ce cancer rare, puisque les chiffres en rouge dans ce paragraphe varient selon les types de leucémies de 0,5 cas pour 100 000 habitants à 6 cas pour 100 000 habitants !
a - Statistiques générales concernant la leucémie
Les leucémies, toutes formes confondues, concernent : environ 9 000 personnes chaque année (3 700 leucémies aiguës et 5 200 leucémies chroniques en 2012) ; essentiellement des enfants ou des personnes âgées.
Depuis 1980, l'incidence des leucémies (c'est-à-dire le nombre de cas déclarés dans une population de 100 000 habitants) a augmenté chaque année de 0,9 %, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
b - Leucémies aiguës
Les leucémies aiguës représentent 1 % de l'ensemble des cancers :
Elles concernent environ :
- 4,9 hommes sur 100 000 (54 % des leucémies) ;
- 4,1 femmes sur 100 000 (46 % des leucémies).
c - Leucémies chroniques
Concernant les leucémies chroniques, on estime à plus de 5 000 le nombre de nouveaux cas dont près de 60 % d'hommes. Elles touchent essentiellement les adultes :
La leucémie lymphoïde chronique atteint surtout les seniors.
La leucémie myéloïde chronique touche principalement les adultes d'âge moyen.
Les leucémies lymphoïdes chroniques prédominent largement : à elles seules, elles ont concerné 4 460 personnes en 2012.
d - Statistiques de la leucémie aiguë myéloblastique
La leucémie aiguë myéloblastique (LAM) a concerné 2 791 personnes en 2012 en France (1 381 hommes et 1 410 femmes). Cela correspond à une augmentation de 1,5 % par an depuis 1980.
Le taux d'incidence annuel en France est de 3/100 000 (3 cas pour 100 000 habitants), essentiellement des adultes :
Les personnes de moins de 40 ans sont relativement peu touchées (0,5 pour 100 000 dans l'enfance), mais l'incidence augmente lentement avec l'âge, le taux hommes-femmes restant équivalent.
En revanche, au-delà de 60 ans, le nombre de cas augmente beaucoup plus rapidement (20/100 000 au-delà de 70 ans). L'âge médian d'apparition de la leucémie aiguë myéloblastique est de 65 ans.
À l'âge de 65-70 ans, le taux masculin augmente plus rapidement que celui des femmes et on arrive à un taux de plus de 30 hommes sur 100 000 et de 19 femmes sur 100 000 chez les personnes âgées de 85 ans et plus.
e - Statistiques de la leucémie aiguë lymphoblastique
La leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) représente 30 % des leucémies aiguës. Les hommes sont un peu plus concernés que les femmes (60 %). En 2012, on recensait 810 nouveaux cas (487 hommes et 323 femmes) dont 356 enfants de moins de 15 ans (44 %).
Le taux d'incidence mondial annuel est de 1,9 pour 100 000 chez l'homme et de 1,2 pour 100 000 chez la femme. Ce cancer du sang est lui aussi très dépendant de l'âge :
Ainsi, l'incidence est de 3,7 pour 100 000 chez les garçons de moins de 15 ans et de 2,5 pour 100 000 chez les filles de la même tranche d'âge. La LLA touche à 75 % des enfants de moins de 18 ans avec un pic de fréquence entre 2 et 5 ans.
Ce taux passe respectivement à 0,7 et à 0,6 pour 100 000 chez l'homme et la femme de 40 à 44 ans, avant de remonter légèrement à l'âge de 70 ans, mais sans jamais revenir au taux d'incidence de l'enfant.
L'âge médian d'apparition de la leucémie aiguë lymphoblastique est de 17 ans chez l'homme et de 22 ans chez la femme.
C'est avec cette leucémie que les plus grands progrès ont été obtenus, le taux de guérison atteignant aujourd'hui près de 80 % chez les enfants.
f - Statistiques de la leucémie myéloïde chronique
La leucémie myéloïde chronique (LMC) est un cancer rare puisqu'il affecte moins de 6 personnes sur 100 000. En effet, le taux d'incidence mondial annuel est de 1 pour 100 000 chez l'homme et de 0,6 pour 100 000 chez la femme :
La leucémie myéloïde chronique a touché 807 nouvelles personnes en 2012 dont 59 % d'hommes (476 hommes et 331 femmes). Par rapport à 1980, cela correspond à une diminution de 1,2 % chez l'homme et de 0,7 % chez la femme.
Le taux augmente avec l'âge entre 30 et 75 ans avant de se stabiliser.
L'âge moyen d'apparition de la leucémie myéloïde chronique est de 62 ans chez l'homme et de 64 ans chez la femme.
g - Statistiques de la leucémie myélomonocytaire chronique
La leucémie myélomonocytaire chronique (LMMC) est un cancer rare qui affecte moins de 6 personnes sur 100 000. Elle concerne près de 2 000 personnes chaque année en France, les hommes et les femmes étant touchés à parts égales. On note cependant une baisse du nombre de cas entre 2003 et 2012.
Au niveau mondial, le taux d'incidence annuel est de 1,8 pour 100 000 chez l'homme (contre 3,2 en 2003) et de 1,4 pour 100 000 chez la femme (contre 2,2 en 2003) :
L'incidence homme-femme est la même jusqu'à l'âge de 40 ans et ce n'est que par la suite qu'elle augmente plus rapidement chez l'homme. Elle passe ainsi de :
1,3 à 16,6 cas masculins pour 100 000 à l'âge de 85 ans ;
1,1 à 12,5 cas féminins pour 100 000 à l'âge de 85 ans.
L'âge moyen d'apparition de la leucémie myélomonocytaire chronique est de 69 ans chez l'homme et de 73 ans chez la femme.
h - Statistiques de la leucémie lymphoïde chronique
La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est, chez les adultes, la leucémie chronique la plus fréquente de toutes : 25 % de toutes les leucémies avec 4 460 cas en 2012 (17e rang des cancers chez l'homme et 18e rang chez la femme). Son incidence est de 3,6 pour 100 000 chez l'homme et de 2 pour 100 000 chez la femme :
Plus de 75 % des patients déclarant une LLC ont plus de 60 ans (le pic de fréquence étant de 65 ans) et les hommes sont deux fois plus touchés que les femmes.
Le diagnostic de la leucémie lymphoïde est ainsi posé à l'âge moyen de 72 ans, cette maladie étant inexistante avant l'âge de 25 ans.
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5 - Prenons 4 pour 100 000
Dans le département de l'Aube, il y a 306 000 habitants. Dont 200 000 pour le Grand-Troyes - Donc 4 cas de leucémies par an pour tout le reste de l'Aube. Waouh ! - Sans rentrer dans les détails, prenons la population de l'ancien Canton de Soulaines avec ses 2 700 habitants - L'incidence des leucémies dans ces 21 communes serait de : 4 divisé par 100 000 et multiplié par 2700 = 0,1 cas !!!
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6 - NUCLEAIRE : des études épidémiologiques polémiques
Toutes les enquêtes sanitaires ou épidémiologiques qui concernent le nucléaire sont toujours polémiques. Le lobby nucléaire ne veut pas qu'on prouve que le nucléaire est responsable de cancers, de thyroïdites, de maladies cardiaques, de diabètes, de cataractes, de quantités de troubles puisque chacun sait les effets du déréglement de la thyroïde sur nos organes...
a - En 2008 l'IRSN a publié un dossier de 198 pages, suite à une étude allemande qui voulait démontrer un risque de leucémies autour des centrales nucléaires allemandes.
Résumé de la conclusion : Depuis les années 80, de très nombreuses études descriptives se sont intéressées à la fréquence des leucémies chez les jeunes à proximité des installations nucléaires. On constate une grande diversité dans les approches et les choix méthodologiques. La qualité d’une étude dépend des données utilisées, de la méthodologie d’analyse et de la validité des interprétations, c’est pourquoi il est important de conserver un esprit critique lors de l’évaluation des résultats d’une étude d’agrégat.
Des excès de cas de leucémies infantiles reconnus existent en Grande- Bretagne à proximité des usines de retraitement de Sellafield et de Dounreay, et en Allemagne à proximité de la centrale de Kruemmel. Néanmoins, l’ensemble des études multisites actuellement disponibles, y compris en France, ne montre pas d’augmentation de la fréquence des leucémies globalement chez les 0-14 ans ou 0-24 ans à proximité des sites nucléaires.
Une étude récente indique un excès de leucémies chez les enfants de 0-4 ans autour des centrales nucléaires allemandes. A ce jour, une telle observation n’est pas confortée par les études effectuées dans d’autres pays, y compris en France. L’étude allemande ne fournit aucune piste d’explication à l’excès observé.
De nombreux travaux ont cherché à expliquer les excès de leucémies observés, comme l’hypothèse infectieuse liée au brassage de population autour des sites nucléaires semble la plus étayée. Cependant, le ou les agents infectieux impliqués n’ont pas pour l’instant été mis en évidence.
La détermination des causes des excès de leucémies observés localement à proximité de certains sites nucléaires est limitée par le manque de connaissances sur les facteurs de risque des leucémies infantiles, en particulier sur les effets potentiels des expositions aux rayonnements ionisants in utero et durant l’enfance. Le constat de la pauvreté des connaissances sur les facteurs de risque des leucémies infantiles appelle au développement d’études analytiques de grande ampleur, au niveau national ou international.
De qui se moque-t-on ?
b - L'étude épidémiologique INWORKS sur le risque de cancer chez les travailleurs de l’industrie nucléaire est un sujet polémique. L'IRSN a publié un AVIS.
c - Le nuage de Tchernobyl est un sujet polémique. L'IRSN a publié un AVIS.
A suivre - Analyse en cours
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7 - Questions
Ne nous demandez pas pourquoi, sur cette carte des leucémies autour de Soulaines, nous avons tenu à faire sourire le petit Vincent... Il doit être très content, lui, que des gens cherchent à savoir pourquoi il est mort si jeune... Pour ceux qui s'indignent de la publication sans l'accord des parents, que nous avons joints, sachez que cette photo est extraite d'une vidéo "publique". Sachez aussi que si il existe des lois pour protéger l'image des mineurs, la question se pose de savoir en quoi on nuit en l'image d'un mineur décédé ? Nous sommes conscients des problèmes que posent ce choix d'une communication alertante et "provocante". ces problèmes sont en cours de résolution.
Quant à Danièle, il y a une soixantaine d'années, elle jouait au ballon prisonnier avec Michel GUERITTE dans la cour de l'école de Ville-sur-Terre...
Et Joel, son mari ? Joel, lui, il a tondu la pelouse de Michel GUERITTE. Joël n'est peut-être pas mécontent non plus de savoir qu'on s'intéresse à l'histoire de son épouse Danièle... Et aussi à la sienne, lui qui est mort d'un cancer de l'estomac... Et alors, ca n'a rien à voir ! Ben non, c'est sûr : lui, il était salarié de la STMI, société sous-traitante de L'ANDRA au Centre de stockage de Soulaines !
Alors, je vais expliquer pourquoi je ne répondrai pas positivement à la demande de leur sympathique fille E., qui m'a adressé une lettre recommandée AR, le 21 décembre. Cette affaire, c'est entre Joël et moi. C'est une douloureuse affaire personnelle, qui, avec les découvertes récentes, devient une affaire de santé publique. Ce n'est pas une affaire de lutte contre le nucléaire. Et ça te tient chère E. : tu le répétes 2 fois ! Non, cette leucémie n'est pas une affaire de lutte contre le nucléaire, mais peut-être une affaire de présence du nucléaire !
C'est le fruit tout naturel d'un échange entre Joël et moi, déjà raconté, (à la page 10) et qui est presque mot à mot celui-ci :
- C'est chiant ce qui arrive à Danièle ! Mais dis moi, toi qui a travaillé à l'ANDRA, est-ce que tu allais dans les "zônes chaudes" ?
- Ah bon, tu connais ça toi ?
- Ben oui, je sais de quoi je parle moi...
- Oui j'allais dans les zônes chaudes... Mais avec des "chaussures chaudes"... Et après, dans le vestiaire on les changeait contre des "chaussures froides"...
- Alors, pas de problème !
- Sauf que des fois, elles se mélangeaient...
- Ah bon, alors là c'est plus embêtant, parce que, tu vois, si tu ramènes chez toi un milliardième de gramme de plutonium sur ta chaussure, et que tu la place dans bas du placaard à chaussures à côté des chaussons roses de ta femme...
- Eh, Oh, comment tu sais qu'ils sont roses ?
- (je ne sais plus ce que j'ai répondu) - si la poussière radioactive va se poser sur le chausson de ta femme, puis en le touchant, sous son nez ou sur une lèvre, elle peut déclencher une leucémie en 20 ans...
Joel a fait la gueule - il n'a plus jamais tondu ma pelouse on ne s'est jamais reparlé...
Dans une prochaine NewsLetter, nous développerons notre position quant à cette alerte.