12 février 2014
UN SOUS-PRÉFET POUR CIGÉO
Il y a près d’un an, le Comité de haut niveau qui réunit les acteurs du dossier Cigéo avait acté que le préfet coordinateur du projet de stockage géologique des déchets radioactifs, à savoir la préfète de la Meuse, Isabelle Dilhac, serait accompagné d’un fonctionnaire dédié pour l’assister.
Il vient de prendre ses fonctions. Sous-préfet hors classe né à Nancy, Patrick Naudin arrive de Martinique où il était sous-préfet du marin en charge notamment du développement du nautisme sur l’île des Antilles (hôtellerie, restauration, pêche artisanale…). Ce n’est pas vraiment le profil attendu par les acteurs du dossier et plus particulièrement les parlementaires des deux départements concernés. Compte tenu de la dimension « nationale » du projet et de ce qui avait pu être mis en place sur d’autres sujets de cette envergure, ils rêvaient d’un préfet connaissant les rouages de l’État, disposant d’un réseau dans le monde économique et industriel, et ayant des connaissances sur le nucléaire afin de pouvoir peser face aux interlocuteurs multiples de ce projet très complexe. Ce n’est pas le cas et Patrick Naudin devra faire la preuve que son sens du dialogue et sa vision globale qu’il a éprouvés lors de ses différentes missions en métropole et Outre-mer, sauront s’adapter au projet Cigéo ainsi qu’à la pression et aux exigences de ses acteurs.
En fonction dans la Manche
« Les déchets radioactifs ne me sont pas inconnus puisque j’ai été au cœur de l’organisation des transports des matières dans le cadre de mes fonctions de directeur de cabinet du préfet de la Manche où se trouvent le site d’Areva la Hague et la centrale de Flamanville. J’ai aussi, tout au long de ma carrière, travaillé avec les élus et j’ai la particularité d’avoir une connaissance du fonctionnement des collectivités puisque j’ai été directeur général des services de collectivités, dont la Région Guyane », souligne le directeur de projet de la mission Cigéo.
Sa mission sera, entre autres, d’adapter le schéma territorial et d’aménagement du territoire lié à la décision de l’implantation du centre de stockage si elle est actée par le gouvernement dans les années à venir. Ce schéma existe déjà mais Patrick Naudin se propose de l’affiner. Pour l’heure, il veut « se faire une vision des choses avant de proposer au préfet une stratégie ».
« La mission de Patrick Naudin sera de lancer les différentes réflexions sur les aménagements du territoire dans la zone interdépartementale concernée par le projet. Ses interlocuteurs seront les élus, les producteurs, l’Andra mais aussi les services de l’État. Il n’y a pas besoin pour cela d’être un spécialiste du nucléaire mais de bien connaître les rouages de l’État », explique Isabelle Dilhac, la préfète de la Meuse. Patrick Naudin va donc aller à la rencontre des élus du Sud du département. Il va aussi participer à la préparation du Comité de haut niveau (réunion des dirigeants de l’Andra, des producteurs d’électricité et de déchets radioactifs, d’élus des territoires autour du ministre de l’écologie) organisé en avril ou mai prochain après le débat public et les élections municipales. On devrait y parler d’aménagement du territoire.
Sébastien GEORGES