8 novembre 2011
Le 8 novembre ENVIRO2B annonce une étude de l'INSERM.
Leucémies de l’enfant et centrales nucléaires : une liaison dangereuse à l’étude
Une épidémiologiste de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, révèle qu'une nouvelle étude est en cours afin d'étudier les liens pouvant exister entre les cas de leucémies chez les enfants et la proximité d'une centrale nucléaire. Alors que les conclusions d'une première étude menée par l'Inserm en 2004 ne faisait apparaitre aucun lien, ces résultats ont depuis été remis en cause par une étude allemande.
Alors qu'en 2004, une étude menée par l'Inserm n'indiquait aucune augmentation des cas de leucémie de l'enfant à proximité des sites nucléaires, Jacqueline Clavel, épidémiologiste à l'Inserm confie qu'une nouvelle étude est en cours sur le sujet. Cette nouvelle étude intervient après que les Allemands aient fait état en 2007 d'une augmentation des risques de leucémies chez des enfants de 0 à 5 ans autour des centrales nucléaires du pays.
En France chaque année, 470 nouveaux cas de leucémies sont déclarés chez les enfants. Selon Jacqueline Clavel, les radiations ionisantes constatées autour des centrales nucléaires, même à très faibles doses seraient tout de même un des facteurs suspectés de provoquer ces nouveaux cas. Parmi les autres facteurs potentiels, on retrouve également les champs magnétiques à extrêmement basse fréquence générés par les lignes à haute tension ou encore l'exposition chronique au radon, un gaz émis dans des vieux massifs granitiques.
8 novembre 2011
Santé Log publie un article :
NUCLÉAIRE et LEUCÉMIES: Des agrégats de cas à proximité de centrales
à propos du communiqué de l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire)
Se pose la question :
Existe-t-il une relation entre les installations nucléaires de base et le risque de leucémies chez l’enfant ?
Malgré 3 agrégats de cas à proximité de centrales nucléaires, on ne peut, à ce jour, conclure à une relation causale. Ce sont les conclusions de ce groupe de travail de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), la Direction Générale de la Santé (DGS) et la Direction Générale de la Prévention des risques qui recommande d’accroître la coopération et la veille scientifique internationale.
Le développement de l’industrie nucléaire suscite depuis plusieurs années des inquiétudes sanitaires. Une inquiétude légitimée en 2007, par des études allemandes (KIKK Study-Kaatsch et al. 2007 ; Spix et al. 2007) faisant état d’une augmentation d’incidence des leucémies de l’enfant âgé de moins de 4 ans dans un périmètre de 5 km autour des centrales nucléaires. Objectif, porter un avis sur les connaissances épidémiologiques disponibles concernant les effets des installations nucléaires de base sur le risque éventuel de leucémies de l’enfant.
Les leucémies de l’enfant représentent 30 % des cancers de l’enfant, soit 550 nouveaux cas par an chez les enfants et jeunes de moins de 19 ans. Si des progrès thérapeutiques considérables ont été accomplis dans la prise en charge de ces cancers, aboutissant au taux de guérison actuel de 60 à 80%, selon les types de leucémies, les facteurs de risque demeurent mal connus, qu’ils soient génétiques (5 %) ou liés à l’environnement.
De nombreux facteurs de risques cancérogènes : Dose, débit de dose, type de radiations, exposition aiguë ou chronique, sensibilité des organes/tissus/cellules, type de lésions induites, les facteurs génétiques, physiques, chimiques, sont nombreux et susceptibles d’additionner leurs effets.
Des risques démontrés à forte exposition: Après exposition aiguë à des doses supérieures à 50 mSv chez l’enfant et de 100 mSv chez l’adulte, l’augmentation du risque de cancer et de leucémie a été démontré chez les survivants des bombardements atomiques.
Or la dose moyenne reçue par la population française correspond approximativement à 3,3 mSv/an en additionnant le radon (1,4 mSv), les radiations médicales (0,8 mSv), telluriques (0,5 mSv), cosmiques (0,3 mSv) et les rejets des centrales nucléaires (< 0,1 mSv). Par ailleurs, la limite de dose autorisée pour les personnes exposées professionnellement est de 20 mSv/an et pour le public de 1mSv/an.
Des agrégats de leucémies à proximité de certaines installations nucléaires : Aujourd’hui, précise ce bilan de l’ASN, les connaissances actuelles sur les effets des radiations ionisantes à faible dose ne permettent pas de conclure à une relation causale et les rares agrégats de leucémies à proximité de certaines installations nucléaires demeurent inexpliqués. Les effets des radiations ionisantes, à faibles doses (< à 100 mGy) et faibles débits de doses (< 100 mGy/h), sur le système immunitaire demeurent controversés. Cependant, à partir de données disponibles pour 198 sites nucléaires répartis dans dix pays différents (Grande- Bretagne, Allemagne, France, Suède, Espagne, Etats-Unis, Canada, Japon, Suisse et Israël), 3 sites peuvent être considérés comme des agrégats confirmés : Sellafield en Angleterre, Dounreay en Ecosse et Kruemmel en Allemagne.
Quelques recommandations qui vont vers une surveillance internationale et exhaustive :
- définir la méthodologie permettant l’établissement d’une liste internationale de sites nucléaires, soutenir et développer les études épidémiologiques,
- renforcer et développer la coopération et la veille scientifique internationale,
- créer un groupe de réflexion multidisciplinaire sur l’information et les modalités de la communication du risque, mais l’IARC n’est-il pas en charge déjà de ce dossier ?
7 novembre 2011
Recommandations du groupe de travail pluraliste, présidé par le Professeur Sommelet, pour améliorer les connaissances sur les facteurs de risques des leucémies de l’enfant : l’Autorité de sûreté nucléaire, le ministère de la santé, du travail et de l’emploi, et le ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement développent un programme d’actions.
L’Autorité de sûreté nucléaire, la Direction générale de la santé (DGS) et la Direction générale de la prévention des risques (DGPR ont rendu public, le 7 novembre 2011, un rapport présentant un état des lieux des connaissances sur les leucémies de l’enfant et sur les nouvelles études et recherches à développer pour améliorer cet état des connaissances.
Le rapport préconise notamment la poursuite et le développement des recherches épidémiologiques en cours sur les risques possibles de leucémie liés aux rayonnements ionisants à faible dose <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3139#definition> , couplés avec l’étude des expositions à d’autres substances cancérigènes potentielles et des facteurs génétiques associés.
Ce rapport a été établi par le groupe de travail pluraliste (GT) qui avait été chargé en 2008, par l’ASN, la DGS <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3105#definition> et la DGPR <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3103#definition> , d’analyser les connaissances disponibles sur le risque de leucémies chez les enfants vivant au voisinage des installations nucléaires de base <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/105295#definition> .
Ce GT avait été constitué en 2008, à la suite de la publication d’une étude allemande faisant état d'un excès de risques de leucémie chez les enfants de la naissance à cinq ans résidant dans un périmètre de 5 km autour des centrales nucléaires allemandes.
Présidé par Madame le professeur Danièle Sommelet[1] <http://www.asn.fr/index.php/S-informer/Actualites/2011/Recommandations-du-GT-sur-les-facteurs-de-risques-des-leucemies-de-l-enfant#bottom#bottom> et constitué de professionnels de la santé, de représentants de la vie associative, d'experts de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3584#definition> ), de l’Institut de Radioprotection <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/4126#definition> et de Sûreté Nucléaire (IRSN <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3606#definition> ), de l’Institut National de l’Institut National de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3580#definition> ), le groupe a procédé à l’analyse des causes possibles ou suspectées des leucémies de l’enfant et des études en cours au niveau national et international, sans négliger le rôle possible d’autres facteurs pouvant favoriser le développement d’une leucémie. Après une présentation de l’état actuel des connaissances, le rapport montre que ces connaissances ne permettent pas de conclure sur l’existence d’un lien entre les leucémies de l’enfant et la proximité d’une installation nucléaire, bien que certaines études aient montré la présence d’excès possibles.
Outre l’état des lieux des connaissances sur les leucémies de l’enfant, le rapport du groupe pluraliste contient plusieurs recommandations visant à soutenir la recherche et les études épidémiologiques sur les effets des facteurs génétiques et environnementaux potentiels, dont les rayonnements ionisants à faible dose <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3139#definition> et certaines substances cancérogènes, à préciser les conditions requises pour la poursuite d’investigations épidémiologiques autour des sites nucléaires et renforcer l’information de la population par une communication claire, en dépit des incertitudes scientifiques.
L’ASN, la DGS <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3105#definition> et la DGPR <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3103#definition> soulignent les perspectives importantes en termes d’actions qui découlent de ces recommandations :
· La DGS <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3105#definition> et l’INCa <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3564#definition> ont, notamment, inscrit au Plan cancer la création d’un nouveau groupe de travail sur l’information et la communication qui aura pour objectif de mieux comprendre les attentes des populations et de mieux les informer, notamment sur les cancers. Par ailleurs, à la demande de la DGS <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3105#definition> , l’INCa <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3564#definition> va définir un programme d’études et de recherches coordonné avec les partenaires concernés. Dans ce cadre, l’Institut a déjà réalisé un état des lieux des actions de santé publique en cours ainsi que des recherches engagées sur le sujet.
· A l’initiative de l’IRSN <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3606#definition> , sera effectuée une évaluation des méthodes utilisées dans les études épidémiologiques s’intéressant au risque de leucémies de l’enfant autour des installations nucléaires, avec l’objectif de parvenir à un consensus international sur le plan méthodologique.
L’ASN, la DGS <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3105#definition> et la DGPR <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3103#definition> ont décidé de mettre en place un Comité de suivi pluraliste de ces actions avec des représentants de différentes institutions, en y associant des représentants du groupe de travail.
Le rapport du groupe de travail est publié sur les sites internet de l'ASN, la DGS <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3105#definition> et la DGPR <http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/900/(mot)/3103#definition> . Il est accompagné d’un avant-propos signé par Mme Danièle Sommelet, présidente du groupe et par M. Unwin, membre du GT et délégué général de l’association « Source Vive ».
Pour en savoir plus :
• Consulter le rapport « Installations nucléaires de base et leucémies de l’enfant » <http://www.asn.fr/index.php/content/download/31694/225947/file/Installations-nucleaires-de-base-et-leucemies-de-l-enfant.pdf>
• Consulter l’avant-propos du Rapport <http://www.asn.fr/index.php/content/download/31695/225950/file/Avant_propos_Rapport_ASN.pdf>
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L'ASN n'hésite pas à sortir de son rôle de "Gendarme" en minimisant les impacts de l'industrie nucléaire française : même si l'Autorité n'a jamais été un foudre de guerre en matière d'exigence d'application de la réglementation par les opérateurs du nucléaire, deux dérapages en huit jours sont un signe inquiétant de sa mise sous le boisseau par les Industriels et Politiques atomistes.
"Or la dose moyenne reçue par la population française correspond approximativement à 3,3 mSv/an" :
Voici un brouillage délibéré mené par l'ASN à travers la prise en considération :
- d'une moyenne qui ne veut rien dire puisqu'elle constitue un mélange global entre les âges de personnes susceptibles d'être exposées aux radiations alors que l'âge influe fortement sur la sensibilité aux expositions radioactives,
- d'un mélange de zones contaminées par les rejets des Installations nucléaire de base avec celles non soumises à ces expositions,
- d'un mélange de personnes ayant subi des examens ou traitements médicaux avec des personnes non exposées,
- "Des risques démontrés à forte exposition:"
L'ASN oublie les données sur les faibles expositions - 21 ans après leur parution - de la Commission Internationale de Protection contre les Rayonnements (1) : "La CIPR à partir de considérations scientifiques sur les effets des rayonnements ionisants, et en particulier sur l'induction de cancers, admet comme hypothèse que ces effets se produisent quelle que soit la dose reçue."
- "3 sites peuvent être considérés comme des agrégats confirmés : Sellafield en Angleterre, Dounreay en Ecosse et Kruemmel en Allemagne. "
Et pour l'ASN, en France, à La Hague : R.A.S. !