Mise à jour : 22 mai 2012
Le vrai Débat public, c'est MAINTENANT !
Ce serait une erreur stratégique d'attendre le Débat public qui se déroulera durant le deuxième trimestre 2013 pour expliquer toutes les raisons pour lesquelles le projet CIGéO doit être refusé.
Sur ce projet de stockage des déchets les plus dangereux en couche géologique profonde, cela va faire bientôt 20 années que les pouvoirs publics, les élus "achetés" et l'ANDRA nous racontent des histoires... Ils nous roulent dans la farine :
- on va faire des laboratoires et on choisira le meilleur !
- finalement on va n'en faire qu'un seul, et il sera à BURE. Et ne vous inquiétez pas : ce n'est qu'un labo, hein !
- et finalement le labo devient un projet industriel : CIGéO !
Et nous, militants anti-enfouissement, nous avons commis l'erreur de trop nous intéresser aux problèmes des risques du très long terme, en oubliant ceux du court terme, c'est à dire ceux qui concernent le siècle de remplissage : de 2025 à 2125 ! Il faut dire que l'ANDRA s'est bien gardée de communiquer sur les risques associés à cette phase de "descente des colis aux enfers" !
Voici une courte synthèse qui tient compte :
- des toutes dernières analyses de l'expert indépendant Bertrand THUILLIER, (Docteur ès Sciences - indépendant),
- des informations développées à l'occasion de la présentation du 5ème rapport de la CNE, lors de l'Assemblée générale du CLIS à Ligny-en-Barrois, le 13 mars 2012,
- du débat contradictoire à BURE du 24 septembre 2012 : Bertrand THUILLIER face à Fabrice BOISSIER de l'ANDRA,
- et des nombreux échanges que l'ANDRA entretient avec le CLIS de BURE, les élus, les associations, les leaders d'opinion, la Presse...
01 - L'acheminement des colis
L'acheminement par voie ferrée est le premier défi : au vu des volumes annoncés de déchets radioactifs HA et MA-VL, il va arriver dans le futur terminal de BURE ou dans les futures gares de Bure-Gondrecourt, Joinville, Bar-le-Duc... pas moins de 10 000 trains de 10 wagons, soit 100 000 wagons type CASTOR, vous savez, ceux dont on a beaucoup parlé récemment (La Hague - Gorleben ), soit un convoi incroyable de 2 200 km de long ! Information confirmée par l'ANDRA le 15 mai dernier.
Dans le JHM du 17 janvier 2012, la CCCI et le Medef de la Haute-Marne peuvent se réjouir de la construction de voies ferrées en Meuse et Haute-Marne, mais c'est pour transporter essentiellement des poisons radioactifs.
02 - L'entreposage des colis
En surface, dans de simples entrepôts pendant quelques jours dit l'ANDRA, mais en fait pendant des dizaines d’années, (on parle d'un siècle) le temps que les déchets refroidissent et que les travaux miniers avancent (et puis, il y aura bien des pannes de tunnelier, de machines de transferts, des retards de planning...)
Et il est clairement écrit dans les dossiers de l'ANDRA que ces entrepôts doivent prendre le relais des entreposages qui deviendraient trop petits, vieillissants ou défaillants, construits sur les sites de production, à Marcoule, Cadarache ou La Hague.
Et, pendant un siècle, tous ces conditionnements provoqueront une pollution due à la contamination surfacique (la surface extérieur des colis) et dégageront des gaz radioactifs dangereux pour les riverains. Même si, bien sûr, les rejets seront toujours en dessous des normes ! Quelles normes ? Puisqu'il ne s'agit pas de normes sanitaires, mais de normes définies selon le process industriel. Le 15 mai dernier, l'ANDRA a annoncé que les rejets seraient de l'ordre de grandeur de ceux d'une centrale nucléaire comme Nogent-sur-Seine. Et chacun sait qu'il n'y a aucun risque de pathologies, de leucémies et de cancers autour d'une centrale !
Nous avons constaté qu'aucune INB n'a la même autorisation de rejets ! Il ne s'agit pas de limites sanitaires, mais de limites technologiques. Voir notamment le cas du tritium (lire le paragraphe 6).
Lors de la réunion du 15 mai avec les associations locales, l'ANDRA a confirmé qu'à ce jour le dimensionnement de l'entreposage en surface n'était pas déterminé, mais en cours d'élaboration.
03 - Le remplissage... pendant un siècle.
Pendant au moins 100 ans un convoyeur automatisé va descendre à 500 m sous terre environ 300 000 colis pesant de 2 tonnes pour les HA, à 22 tonnes pour les MA-VL, sans la moindre intervention humaine. Ceci en application du principe ALARA. Le colis sera protégé par une hotte. En fin de chaîne, lorsque le colis sera arrivé à l'entrée du tube de stockage, si vous restiez une minute à un mètre, vous seriez mort ! Le personnel, lui, est donc confiné dans la salle de commande, à distance respectable des colis mortifères.
Vous pouvez vous faire une idée de l'optimiste des concepteurs du projet en visionnant ces animations vidéo : pour les déchets MA-VL (vidéo de 6 mn ) - pour les déchets HA (vidéo de 9 mn )
Tout ça fonctionne comme une chaîne d'embouteillage à Contrexéville ! On est comme dans le monde virtuel des Playmobil... sauf qu'il n'y a même plus de Playmobil !
04 - Les risques d'explosion et d'incendie
Pendant 100 ans, d’énormes ventilations (doublées selon la CNE) rejetteront en surface des gaz radioactifs et de l’hydrogène, avec un risque avéré d’incendie et d’explosion. En effet le Dossier Argile de 2005 de l’ANDRA rappelait qu’en cas de dépassement de plus de 4% d’hydrogène dans tout espace incorrectement ventilé (alvéole et galerie), la moindre étincelle peut produire une explosion, suivie d’un incendie. Or, l’ANDRA annonçant une production d’un million de litres d’hydrogène par an, un tel volume interdit tout arrêt pendant plus de 6 jours (selon la CNE) ou de 10 jours (selon l'ANDRA), de l’énorme ventilation envisagée (500 m3 par seconde - l'équivalent d'un réacteur d'avion) ; et ceci doit tenir un siècle !
Quel expert peut le garantir ? Cela ressemble bigrement aux problèmes des centrales nucléaires : il ne faut pas de pannes d'électricité et pas de groupes électrogènes défaillants...
De plus, parmi ces déchets on dénombre 10 000 tonnes d’enrobés bitumineux auto-inflammables à 350°C. Quels pompiers iraient éteindre un incendie de bitume radioactif, à 500 m sous terre et sans utiliser d'eau (parce que l'eau est l'ennemie du stockage) ?
Les conséquences d’un incendie seraient catastrophiques : fragilisation des structures en béton, suppression du confinement des substances, contamination des galeries d’accès... Fermeture immédiate du site...Voire remontée immédiate des colis...
05 - Le risque de criticité
Sans oublier le risque de criticité. Le risque de criticité est le risque de déclencher une réaction en chaîne de fission incontrôlée. La masse critique d'un matériau fissile est la quantité de ce matériau nécessaire au déclenchement d'une réaction en chaîne de fission nucléaire.
En effet les quantités présentes de Plutonium 239 sont très importantes. Et en plus, l’eau aggrave ce risque. : En effet, "la présence d'eau, qui atténue l'énergie des neutrons et ralentit leur vitesse, les rend plus réactifs vis-à-vis des matières fissiles et a pour effet d'augmenter la réactivité du système".
Et n'oublions pas tous les risques pour le personnel...
L’ANDRA a étudié, mais séparément, tous ces risques et pour chacun d’eux a trouvé une "parade". La difficulté vient de leurs combinaisons éventuelles. Peut-on réellement calculer tous ces risques ? Peut-on faire confiance en des modèles mathématiques imaginés par des étudiants de grandes écoles partenaires de l'Andra ? Si un accident se produisait, les dommages pour les populations et l’environnement seraient considérables. En cas d'incendie on se retrouverait dans une configuration voisine de celle de Tchernobyl. En cas d'explosion, on se retrouverait à Fukushima.
Bertrand Thuillier, docteur ès sciences, a développé un argumentaire en 3 volets sur les risques de CiGéO à court terme. Pour en savoir plus :
Volet 1 Volet 2 Volet 3
06 - La récupérabilité
On vient tout juste de se rendre compte que, si la situation conduisait à la nécessaire récupération des colis, il faudra autant de temps pour les récupérer qu’il en aura fallu pour les enfouir ! Autrement dit, si l’accident se produit en 2045 (après 20 ans d’exploitation), il faudra 20 ans pour remonter tous les colis descendus.
Cette non récupérabilité immédiate est non conforme à la réversibilité exigée par la loi. « …Le retrait s’effectuerait avec les mêmes moyens… /… et au même rythme que le stockage lui-même, soit 2 500 colis par an environ. Dans l’hypothèse d’un retrait total, par exemple en cas d'inondation des alvéoles par l'eau située dans les poches au-dessus du callo-oxfordien, il faudrait donc pour retirer les colis une durée comparable à l’âge du stockage au moment où le retrait serait décidé. » Si l'inondation avait lieu en 2125, il faudrait un siècle pour tout remonter ! Que se passera t-il côté migration des radionucléides pendant ce temps là ? Et en surface, on les stockerait où ? Et qui paierait ? Et il s'agit de milliards d'euros : 1 million d'euros par jour d'exploitation !
07 - Enfin, à partir de 2125, le stockage “tranquille” !
Après la phase d'enfouissement, si tout s'est bien passé, les géologues parient alors, que pendant un million d’années, aucun mouvement de terrain, aucune faille, aucune fissuration, aucun affaissement (qui auraient pu être causés par les creusements ou par les caprices de Dame Nature), ne permettra à l’eau des aquifères de venir attaquer l’acier et le béton des conditionnements, pour y déloger les radionucléides. En fait, si de l'eau pénètre dans le stockage, elle ressortira avec tout un cortège de radionucléides mortifères...
08 - Premier constat
CIGéO est une catastrophe écologique en devenir. C'est un crime contre l'humanité.
Pour de nombreux scientifiques c'est un défi que l'Homme ne devrait pas chercher à relever, vus les risques sismiques, (tremblement de terre de magnitude 5,9 sur l’échelle de Richter, le 22 février 2003 à St Dié, à une petite centaine de km de Bure), vus les mouvements de terrain, les phénomènes géologiques connus et imprévus, les infiltrations d'eau possibles...
Enfin, dans son rapport public thématique de janvier 2012, même la Cour des comptes relève "des incertitudes scientifiques et des difficultés de mise en oeuvre".
09 - La CNE
Vous le savez, la CNE, Commission Nationale d'Evaluation des travaux de l'ANDRA, étudie les documents que lui transmet l'ANDRA. C'est d'ailleurs le début du problème, il semble que son rôle est d'étudier seulement les documents que l'ANDRA lui soumet !
On pourrait comparer la CNE à un conseil de classe qui juge le travail de l’élève ANDRA. Dans certaines matières la CNE donne une mauvaise appréciation à l'élève. On a pu lire par exemple : "la démarche donne l’impression d’un foisonnement d’idées auquel il manque encore une organisation d’ensemble."
Cela ressemble sûrement à vos propres carnets de notes quand vous étiez à l'école : "peut mieux faire !" Effectivement, contrairement à ce que publie l'ANDRA, les 12 professeurs et leur secrétaire qui suivent l'élève depuis plusieurs années ne sont pas très satisfaits des résultats. Voir ce résumé.
Le drame, c'est que l'élève est seul dans sa classe, et donc, quoiqu'il fasse, on déclarera un jour, faute de comparaison, que l’élève a bien travaillé, que l’élève est en progrès, que les devoirs de l'ANDRA sont finalement parfaits…
Le projet sera finalement bien noté. Et on pourra alors le réaliser !!!
Alors qu'à Ligny-en-Barrois on a entendu la CNE déclarer : "Oui, le projet est flou !"
Et son président a répété : "Que ce stockage soit fait avec soin, c'est notre hantise !
10 - L'Assemblée générale du CLIS du 13 mars 2012 - avec la CNE
Chacun pouvait aller écouter le rapport fait par la CNE, et poser ses questions. Nous avons alors largement communiqué une compilation de nos réflexions , et toute une liste de questions .
A Ligny-en-Barrois, lors de cette réunion, les "sages" de la CNE ont été quelque peu malmenés par des citoyens qui cherchent à savoir et à comprendre ! Cette analyse vidéo de 42 minutes est claire : CIGéo est un projet aussi FLOU que FOU !
En réalisant une version courte, donc une compilation des “échanges” clés de cette réunion, le montage a vite ressemblé à un BEST OF, qui a toutes les caractéristiques d’un BETISIER ! Regardez ces 8 minutes , qui montrent la mise en scène improvisée de la fausse impuissance de la CNE, et de sa connivence avec l’ANDRA.
Sachez :
- qu'il ne faut rien attendre de l'option séparation-transmutation (complexité et coût de la phase industrielle)
- que rien n'est encore entrepris au niveau de la référence sanitaire (l'état zéro) - les pouvoirs publics ne sont pas pressés de faire cet état des lieux.
- que l'inventaire des déchets à enfouir devra impérativement être fait (c'est contractuel)
- que le rythme du remplissage sera de 6 colis par jour, soit 2 trains par semaine - si la chaîne de descente tombe en panne, pas de problème : on arrête le transport - tous les colis seront contrôlés - la mission de l'ANDRA est que le remplissage se passe bien, et sous le contrôle de l'ASN.
- qu'il y a quelques soucis avec le tunnelier : il ne creuserait pas parfaitement de façon rectiligne - par ailleurs il n'est pas très flexible, d'où l'utilisation de machines à attaque ponctuelle.
- qu'il y a un problème de qualité des scellements provisoires et des scellements définitifs, mais qu'on a largement le temps de trouver des solutions puisqu'on ne fermera pas avant un siècle...
- à plusieurs reprises le président de la CNE a utilisé cette expression : " Que ce stockage ne soit pas réalisé avec le plus grans soin.... c'est notre hantise !"
- la sûreté doit primer sur les coûts. D'où le mauvais accueil du projet STI de l'EDF - projet qui a été abandonné parce que non conforme à la loi. Mais plus inquiétant : il semble qu'AREVA étudie un stockage en surface pour ses propres déchets.
- Unanimement les sages de la CNE ont répété à plusieurs reprises que le projet actuel CIGéO est FLOU !
- la question a été posée : "Mais pourquoi donc êtes-vous si pressés d'enfouir ?" - "Pourquoi ne modifiez-vous pas le calendrier ?" - Les délais par rapport au débat public et à la DAC sont ultra courts. Pourquoi ne pas retarder ?
Nous pensons que la réponse est : parce qu'il ne faut pas donner trop de temps aux opposants pour organiser leur lutte contre le projet.
- et si on arrête l'électronucléaire, que fera t-on des combustibles usés ?
- à ce jour les règles du débat public sont inconnues.
- une solution pour le problème du dégagement d'hydrogène : doubler la ventilation !
- il a été rappelé que l'existence de rejets de gaz radioactifs et d'hydrogène via des ventilations n'a jamais été communiquée. Comme à Soulaines l'ANDRA est encore dans le mensonge !
- confirmation est donnée au fait que la réversibilité est bien une caractéristique de la "rassurabilité". Nous pensons, nous que c'est aussi une façon de justifier l'entreposage de longue durée en surface...
Cette liste de 15 questions a donc été adressée à la CNE, à l'issue de la réunion du 13 mars dernier. Questions restées encore sans réponse !
Enfin Mr CANOVA, président du CLIS a exprimé son inquiétude de voir le stockage du Mox et du plutonium être autorisé par un simple décret. Dans cette lettre ouverte parue dans l'Est-Républicain le 1° mars 2012, Mr CANOVA parle de flou et d'incertitudes ! Il termine par : "De quoi ébranler sérieusement une confiance qui n'est déjà pas très forte..."
A l’occasion de cette réunion un journal pastiche a été distribué aux participants.
Les journaux locaux refusant de publier nos analyses, nous avons en effet réalisé notre propre journal. Quelques articles synthétiques explicitent bien l’ensemble de la méthodologie de l’ANDRA :
- achat des consciences,
- promesses d’emplois,
- argent qui dégouline,
- éthique bafouée,
- non-indépendance de la CNE,
- etc...
Ceux qui n’ont pas beaucoup de temps à consacrer à la lecture de cette double page A3, peuvent lire ce résumé d'une page.
Ce faux journal a eu un certain impact auprès de Pascal BAUDOIN, journaliste à l’Est-Républicain. Il a écrit un article dont la dernière ligne est : “les analyses de Bertrand Thuillier font froid dans le dos”.
Sous notre pression, Pascal BAUDOIN a promis qu’il allait maintenant expliquer à ses lecteurs pourquoi.
En clair autour de BURE : le doute s'installe !
Ajoutons la récente re-mise au jour de la négation du potentiel géothermique du secteur de BURE, l'un des meilleurs spots de la LORRAINE ! L'ANDRA et le BRGM n'ont pas respecté les process de forage, et ont falsifié les résutats et les communications, pour nier la richesse géothermique.
Le 13 avril dernier, à BONNET, le docteur en géologie Antoine GODINOT a démontré devant une centaine de personnes comment le BRGM et l'ANDRA ont falsifié documents et communication pour nier le potentiel géothermique de la région de BURE, et ainsi ne pas gêner le projet d'enfouissement. Une action en Justice est à l'étude.
Les journalistes du JHM et de l’Est-républicain étaient absents. Comme ça, pas d’article désobligeant à publier.
Mais l’Abeille était là !
11 - Les réunions d'information ANDRA / Associations nationales et locales
Dans le cadre du Débat public qui aura lieu avant la fin du premier semestre 2013, l’ANDRA organise une série de réunions avec, pour première ambition, de faire partager la nécessité d’un stockage profond.
C’est écrit en clair dans les Powerpoint projetés.
Une première réunion a eu lieu avec les associations membres de l’HCTISN, du PNGMDR, du CNAR et autres, le 27 mars dernier. Au cours de ces échanges l’ANDRA a été quelque peu malmenée !
Effectivement la directrice de l’ANDRA, Marie-Claude Dupuis n’est pas habituée au flux soutenu des questions pertinentes des représentants de ces associations, comme le relate ce compte-rendu .
Des associations par ailleurs bien informées : elles avaient en effet reçu ce mail .
Une seconde réunion a eu lieu le 15 mai 2012 à BURE-SAUDRON. Elle concerne les entités associatives membres du CLIS de BURE. Le directeur du site refusera d'aborder les thèmes polémiques, sous le prétexte de ne pas commencer le Débat public maintenant ! Voir ce "riche" compte-rendu .
Une troisième réunion a eu lieu 4 juillet 2012 pour les associations locales.
Il est clair que l’ANDRA cherche à expliquer que l’enfouissement est la meilleure des solutions, selon le soi-disant consensus de la communauté internationale des scientifiques.
Il a été demandé à Henri REVOL du HCTSIN, de nous communiquer la totalité des documents qui confirment cette décision. Henri REVOL nous a enfin répondu personnellement.
Nous avons entrepris une étude sur l'historique de la naissance de ce consensus. La vérité, c'est qu'il est basé sur "pas grand chose" :
Comment cela s'est-il passé ?
Une réunion de quelques experts pro-nucléaires - des conclusions - un communiqué de l'ANDRA - un colloque ou un symposium - quelques projections de powerpoint - des débats - des conclusions - un communiqué - un congrès international - des projections de powerpoint - des conclusions - un communiqué - une audition dans le cadre de l'OPECST - un rapport de l'OPECST... et boum : une LOI !!! votée par une vingtaine de députés sur 577 !
Parmi les documents : en 2006, l’AIEA a publié dans ses « standards » les critères de sûreté d’un stockage géologique des déchets radioactifs (WS-R-4).
Il existe aussi une directive européenne Euratom du 19 juillet 2011, qui conclut que "Le stockage géologique constitue actuellement la solution la plus pérenne et la plus durable".
Ces documents peuvent être non seulement remis en cause, mais il y a d’autres solutions que l’enfouissement.
Pourquoi ces solutions sont-elles d’emblée passées sous silence,
et pourquoi l’ANDRA ne jure t-elle que par l’enfouissement ?
Enfin ce consensus n'est valable que si il y a faisabilité du stockage géologique et confiance.
Voir les prescriptions de sûreté particulières N° SSR-5 de l'AIEA.
3.28. Il est nécessaire de comprendre les caractéristiques de l’installation de stockage définitif et la manière dont elle fonctionnera dans le temps pour pouvoir démontrer la fiabilité de certaines caractéristiques de conception. Cette démonstration est plus facile si ces caractéristiques de conception sont robustes (c’est-à- dire peu sensibles à d’éventuels événements ou phénomènes perturbateurs). Il faut obtenir des preuves suffisantes de leur faisabilité et de leur efficacité avant que les activités de construction ne commencent.
4.2. L’expression « approche par étapes » de la réalisation d’une installation de stockage définitif de déchets radioactifs renvoie aux étapes qui sont imposées par l’organisme de réglementation et par les processus décisionnels politiques (voir par. 1.18). Cette approche donne l’occasion de garantir la qualité du programme technique et de la prise de décisions qui y est associée. Pour l’exploitant, elle fournit un cadre permettant d’instaurer une confiance suffisante dans la faisabilité technique et la sûreté de l’installation de stockage définitif à chaque étape de sa réalisation.
12 - Les solutions autres que l'enfouissement
Le 12 avril 2012 un petit groupe comprenant des membres du CLIS de BURE, du CEDRA, du GSIEN et de MUTADIS a réfléchi à la mise en lumière des solutions autres que l'enfouissement. Voire ce résumé .
13 - Le doute
Par ailleurs contrairement à ce que déclare régulièrement l’ANDRA, la CNE, Commission nationale d’évaluation, n’est pas du tout satisfaite des travaux de l’ANDRA. La CNE soulève de nombreux problèmes. Voir ce résumé des derniers rapports de la CNE.
La lettre ouverte émanent de Jean-Louis CANOVA, président du CLIS de BURE, diffusée le 1° mars dans l'Est-républicain a confirméé le FLOU et les INCERTITUDES du projet CIGéo ! Effectivement il y a de quoi ébranler sérieusement une confiance qui déjà n’est pas très forte...
L'ANDRA a répondu à la lettre ouverte de Jean-Louis CANOVA.
14 - Le 13 juin 2012, tout bascule !
Le matin l'article dans l'Est-républicain qui fera l'effet d'une bombe et qui remplira la Salle des fêtes de LIGNy-en-Barrois le soir même. 300 personnes auxquelles il faut ajouter les internautes qui suivent la conférence de Bertrand THUILLIER via Internet.
On comprend de suite que le projet est aussi FLOU que FOU.
Ce qui sera démontré par ce mail du 12 juillet , par ce tract distribué aux élus locaux le 13 juillet, et par ces deux vidéo :
Le 24 septembre 2012 un débat contradictoire entre Bertrand THUILLIER et Fabrice BOISSIER de l'ANDRA a été organisé par le CLIS de BURE. Voir l'enregistrement du débat, la revue de Presse et notre analyse.
Le problème est que la stratégie de l'ANDRA est de rassurer en expliquant que tous les risques sont maîtrisés ou en voie de l'être, que la validation des étapes techniques se fera au fur et à mesure... IRSN,GPD et ASN sont de mèche pour faire aboutir le projet. Ce sont de véritables institutions voyous.
Il nous faut maintenant nous intéresser au processus décisionnel et démontrer qu'il est truqué. Ce travail est en cours.
Nous comptons sur votre vigilance pour vous opposer sciemment à ce projet
en vous appuyant sur le plus élémentaire principe de précaution.
Les riverains sont résignés. Beaucoup disent :
- "Vous savez, ça ne sert à rien de s'opposer, c'est déjà fait !"
- "Non : le vrai Débat Public commence maintenant !
et si on n’y arrive pas, il restera la prière !"
13 - L'achat des consciences
Que penser :
- de tout cet argent qui dégouline ?
- des promesses d'emplois ?
- des actions de parrainage et des dons aux associations, aux écoles, etc.
Cet argent devrait être orienté vers d'autres recherches dont le stockage en subsurface sur les lieux de production, au lieu de tout miser sur le stockage en profondeur.
Ces activités relèvent de l'achat des consciences et non du mécénat.
Ramener CIGéO à une simple opportunité économique est une tromperie. Cette industrie de stockage de déchets nucléaires est exclusive : elle tue les autres. Ce scénario est d'ailleurs vérifié autour de la poublle nucléaire de SOULAINES, à 60 km de BURE.
CIGéO ne peut pas être une opportunité de développement, ni une source de richesses en terme d'activité et d'emplois, mais une gigantesque source radioactive.
La faible population qui habite ce beau désert vert fuira le risque d'irradiation et de contamination, qui perdurera pendant des milliers de générations.
L’enfouissement est une impasse pour nos descendants.
Chacun d'entre-nous a la responsabilité d’assurer la "sécurité" des populations présentes et à venir. Nous devons faire appliquer le principe de précaution et tout entreprendre vers la recherche d’une solution efficace, sûre et éthique.
Vous ne pouvez pas laisser faire.
Vous ne pourrez plus dire : je ne savais pas...
Il existe de nombreuses associations et collectifs en Meuse, en Haute-Marne, dans les Vosges et dans l'Aube qui sont opposés à CIGéO. Ce sont des gens tout à fait fréquentables. N'hésitez-pas à vous rapprocher d'eux.
Ce qui est sûr, c'est que :
Le vrai Débat public, c'est MAINTENANT !
debatpublic@villesurterre.com