La réunion de la Commission Locale d’Information du 26 juin, a été une véritable mascarade.
Pour participer à ce genre de réunion, il faut être élu, ou bien être représentant d’une association à caractère environnemental, ( et être agréé par la préfecture ) ou bien invité…
C’était mon cas.
Invité par Philippe DALLEMAGNE, qui souhaitait, lui en tant que Vice-Président de la CLI, ( et je passe sur le léger porte-à-faux vis à vis de son Président), que je m’exprime.
En bon professionnel, j’ai précisé par mail, que je ferais un rapide exposé de mon enquête, illustré par quelques PowerPoint.
Quelques jours avant, le secrétaire de la Communauté de Communes m’a alors demandé par mail de lui communiquer mon fichier PowerPoint, pour s’assurer de la compatibilité logicielle…
J’ai répondu que mon document n’était pas prêt, et que je passerais le jour même, avant la réunion, pour vérifier.
Ce que je fis !
Et là, on m’a expliqué, que je ne pourrais pas m’exprimer, parce que le président n’avait pas « vu » mon exposé !
Grand naïf, que je suis : recevoir le fichier PowerPoint, avant la réunion, ce n’était pas pour une raison technique, mais pour s’assurer que le contenu était bien dans l’esprit de la réunion, « nucléairement correct », dans l’esprit mascarade…
Résumé de cette réunion, auquel j’ai ajouté quelques remarques personnelles :
A - Introduction par Michel Roche
B - Bilan de l’activité 2006 du CSA par Nicolas RICQUART
- Les chiffres clés : nombre de colis, de livraisons, de m3, de fûts…
Une question et la confirmation de la direction : l’évolution des volumes à stocker sont tels que la durée d’exploitation du CSA sera de 60 ans et non de 30, soit jusqu‘en 2050 ! ( très bon pour les retombées financières dans le canton !
– Remarque : ce n’est vraiment pas le moment de se fâcher avec ce généreux industriel…)Autre question : aujourd’hui, on constate le peu de volume gagné par le compactage, puisque les producteurs donnent des déchets moins volumineux. Alors pourquoi ne pas arrêter de compacter ?
– Réponse : nécessité d’avoir des fûts avec une bonne tenue mécanique.
- La répartition par producteurs
- Les ouvrages de stockage
- Les quantités d’éléments radioactifs stockés
Deux tableaux appellent quelques remarques :
- L’histogramme n°9 permet de rappeler une inquiétude : dans 300 ans on devrait pouvoir jouer au golf sur le tapis végétal, qui recouvrira le CSA, alors rebaptisé Centre Sportif de l’Aube, sur le super gazon boosté par les effets bénéfiques d’une radioactivité redevenue naturelle… !
Or, sous les pieds des golfeurs : 750 Tera Bq d’éléments radioactifs émetteurs alpha, dont des centaines de tonnes d’uranium, ce déchet à vie courte : 4,5 milliards d’années ! Il y en avait déjà 11, 9 tonnes fin 1998 !
- Même remarque avec l’histogramme n°10, pour les radioéléments émetteurs bêta on peut noter la présence de chlore 36, de très courte période aussi : 301 000 années…
Question 1: ce tableau montre qu’à fin 2006, le chlore 36 représente presque 90 % de la capacité totale ! Comment l’ANDRA va t-elle faire pour les prochaines années ? Un relèvement de la limite est-il déjà demandé à l’ASN ?
Question 2 : curieusement ce radionucléide « surabondant » n’est même pas recherché dans les rejets : voir page 9 du rapport de la CRIIRAD
- Les moyens de transport
- La Sécurité et les Accidents de travail
- La surveillance radiologique du personnel
- Les exercices de simulation
- Les événements 2006
- Les écarts
Parmi 3 écarts : une déchirure de la bâche ( avant mise en étanchéité) couvrant l’ouvrage fermé E53R05, suite à un coup de vent !
Ecart qui donnera lieu à la question de Philippe DALLEMAGNE :
Suite à cet incident, comment se fait-il qu’on retrouve dans le réseau de récupération des eaux, 10,4 litres d’eau contenant 2248 Bq/l de tritium et 54 Bq/l de carbone 14 ? Ceci par un simple ruissellement d’eau de pluie sur un ouvrage en béton de seulement 4 années d’âge. Eau qui a traversé si facilement 7m d’un ouvrage en béton ! Ouvrage qui en plus aurait des fissures à la connexion avec le réseau de récupération des eaux !Nicolas RICQUART « pataugera » pendant plus de 5 minutes, sans vraiment répondre.
Francis CHASTAGNER viendra à sa rescousse, et précisera qu’il a connu par 2 fois ce type d’incident.Il ré-expliquera le problème fondamental du tritium qu’on ne peut « confiner », avec l’expérience des deux verres d’eau côte à côte. L’un contient de l’eau minérale, l’autre de l’eau tritiée : au bout de quelques heures les deux verres présentent la même activité radiologique !
Mais se voulant rassurant, il fera monter au sommet mon niveau de colère en déclarant :
« Le tritium est un radioélément qui est très peu radioactif ! »
donc, sous entendu, très peu dangereux !
Remarque : Désolé, il y a plein de gens sérieux, même au CEA, qui pensent le tritium est cancérigène
- Les données socio-économiques
- L’accueil étudiants
Question : avoir recours à des étudiants (thèse doctorante)
- La communication
- Les visiteurs : au nombre de 2927 en 2006 !
Question : Inquiétude de l’amalgame, en terme d’image, de la visite du CSA enchaînée avec une visite du vignoble champenois ! –
Réponse : la sécurité est totale pour les visiteurs, comme pour les travailleurs, vu les résultats des contrôles dosimétriques.Question : le futur stockage des déchets graphite et radifère ?
Réponse : en sub-surface – pourquoi pas en Champagne-Ardennes, mais c’est pour 2008 et c’est le principe du volontariat qui prévaudra !
– Pensée totalement personnelle : pourvu qu’aucune commune voisine de Soulaines ne se porte volontaire !
C - Bilan de la surveillance radiologique de l’environnement
- Le suivi radiologique
- Les rejets liquides
-Les rejets gazeux
Remarque : En comparant les quantités rejetées aux limites de rejets autorisés, je resterai toujours étonné d’une telle marge de sécurité pour l’exploitant !
Quoique, quand l’exploitant connaît un « incident » de rejet de tritium, comme en juin 1995, novembre 1995, juillet 2003 et juillet 2006, il est garanti d’être toujours dans les normes !A noter également un rejet important de carbone 14 en 2003.
Ainsi que des rejets de l’ordre de :4,75 – 3,5 – 3,4 Mega Bq d’iodes en 1995 -1996 -1997.
Ces quantités ont-elles eu un impact sur la thyroïde des humains et des chiens, en venant s’ajouter aux quantités d’iodes déversées par le nuage de Tchernobyl ?
- L’impact radiologique
Remarque : L’impact sur le fameux groupe virtuel, cher à l’ANDRA, ( mais moins cher qu’une enquête épidémiologique sur des vrais champenois ), groupe qui vit en autarcie complète, au niveau du CD24, habillé de peaux de sanglier, qui vit dans des cabanes en roseaux, mange des champignons, du gibier, des poissons, des baies, boit de l’eau des Noues d’Amance, en regardant passer les camions blancs… ! Si des bénévoles locaux acceptent de jouer « les figurants », je tournerais bien cette séquence !
- L’irradiation à la clôture.
Remarque : Pour l’ANDRA, c’est sans problème.Dans mon exposé « censuré » figurait une courte séquence vidéo tournée à la clôture, le 8 novembre 2006.
Sur la version longue, vous pouvez vous faire une idée du niveau de radioactivité naturelle, qui passe de 60 coups/secondes à 508 face à une alvéole en cours de remplissage !
-Les eaux souterraines
Sur le document on peut lire : Le suivi spécifique bimensuel du DS24 a permis d’observer le passage du panache de tritium au droit du DS24 d’août 2004 à août 2006.Remarque : « le passage du panache au droit du… » On dirait du Victor Hugo.
Pour moi c’est une pollution de l’eau potable à 17 Bq/litre, et en Californie, la limite est de 20 Bq/litre !
- Les sédiments du bassin d’orage
- La surveillance physico-chimique de l’environnement
D – Intervention du contrôleur de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire)
Pas de commentaires. C’est clair, toutes les inspections montrent que l’ANDRA est un bon élève, qui ne fait pas trop de bêtises, et qui les corrigent sans problèmes quand il y en a…
Et, si il y a baisse de confiance chez les riverains, c’est à cause de la Presse et de la CRIIRAD.
L’ASN n’est plus sous la coupe du gouvernement, elle est indépendante. Elle est dirigée par 5 commissaires, nommés par le Président de la République, le Sénat et l’Assemblée nationale.
Courte transition de Michel Roche qui distribue un Satisfecit !
E – Enquête épidémiologique
Le Sous-Préfet excuse le Directeur de la DDASS, absent, et qui n’a même pas pu déléguer un responsable !
Puis il lit les éléments d’informations que le directeur de la DDASS lui a communiqués.
« Les enquêtes épidémiologiques relèvent d’une méthodologie spécifique et très complexe.Elles sont de la responsabilité conjointe de l’INVS ( Institut de Veille Sanitaire ), et du Ministère de la Santé.
Les Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales ( DDASS ) ont vocation à effectuer de simples investigations, autour d’agrégats spatio-temporels.
( Remarque : tu n’as plus de thyroïde, et tu as un cancer du sein : tu n’es qu’une partie d’un agrégat spatio-temporel )
Il existe une entité pour aider à la mise en œuvre d’une enquête épidémiologique. L’Etat a créé des cellules spécialisées placées sous la co-tutelle de l’INVS et du Ministère de la Santé, appelées CIRE ( Cellules Inter Régionales d’Epidémiologie ).
L’Aube se situe dans la zone géographique de la CIRE Est, basée à Nancy.
Au reçu de la lettre, le Directeur de la DDASS de Troyes a aussitôt contacté la Cire Est, qui lui a fait savoir, qu’en raison de sa mobilisation autour du plan canicule, qui heureusement n’a pas commencé, il ne pouvait être présent le 26 juin. Il propose donc de repousser son intervention à l’occasion de la prochaine réunion de la CLI.
A cette occasion, il sera accompagné d’un représentant de la CIRE Est de Nancy, pour présenter la démarche en épidémiologie. Ils seront accompagnés du responsable pour répondre aux questions du contexte local.
On doit préalablement s’assurer que la pertinence d’une telle enquête se justifie au regard, d’une part de la quantité de données précises qui peuvent être recueillies, et dans le cas précis, du Centre de l’ANDRA, on note qu’il a été crée en 1993, et qu’on manque de recul statistique.
Dans l’Aube, il n’y a pas à l’heure actuelle de registre de cancers.
( Remarque : il existe un registre pour la Marne. Et il faudrait m’expliquer la diférence entre le sud de la marne et le Nord-Est de l’Aube )
Et les seules données disponibles sont les mortalités par cancer.
L’activité du site de l’ANDRA n’est pas suffisamment ancienne pour donner un recul statistique suffisant.
( 15 ans : de qui se moque t’on ? )
Les conclusions d’une enquête sont d’autant plus précises que la puissance statistique est importante.
La population du canton de Soulaines n’est peut-être pas suffisamment importante pour mener ce genre d’enquête.
( Cela fait déjà hurler quelques riverains, puisque cet alibi a été repris dans l’article de l’Est-Eclair)
Vous aurez dans le détail, lors de la prochaine réunion, les éléments à prendre en considération, pour obtenir quelque chose de scientifique, de précis, de fiable.
Michel ROCHE se propose alors de transmettre à la DDASS les informations, qu’on voudra bien lui donner, préalablement à la prochaine réunion de la CLI.
F – Présentation du suivi d’analyses de l’ACRO
28 mn de résultats de mesures.
Commentaire : il va de soi qu’heureusement, les mêmes mesures, aux mêmes endroits, (les points de prélèvement choisis par l’ANDRA), avec les mêmes process et les mêmes appareils, ne peuvent donner que les mêmes résultats.
Notez que les mesures de rayonnements à la clôture ont été faites le 8 mai, un jour sans activité…
Remarque : Pour étudier plus à fond le contenu de cette vaste campagne de mesures, il faudrait au moins nous communiquer les documents…
Philippe DALLEMAGNE souligne que la direction de l’ANDRA a laissé l’accès libre à l’intérieur de l’enceinte pour mesurer là où l’ACRO le souhaitait.
Moi je dirais : heureusement !
G – Conclusion
Michel Roche rappelle :
- que les instances de la CLI sont définis par des textes, par des arrêtés, de manière stricte,
- que les membres sont définis par la Préfet et le Conseiller Général,
- qu’il n’est pas hostile à la présence d’invités : plus il y a de personnes, plus il y a de questions, mieux c’est.
Et il ajoute (mot à mot) :
« Et j’espère qu’on n’utilisera pas ça contre nous, puisqu’on a filmé l’intégralité de la séance, pour chercher à mettre en difficulté. »
D’où ma colère :
Michel GUERITTE : Pourquoi cette question ?
– J’ai été invité ici pour communiquer, et vous me l’avez interdit.
Philippe DALLEMAGNE : Michel, je ne suis pas d’accord avec toi, c’est moi qui t’ai invité.
Tu n’es pas un membre permanent - Je t’ai demandé de visionner ta présentation avant –
On a un ordre du jour – C’est le Président qui a pris la décision – On ne t’a pas empêché de communiquer – Sur ton site internet, tu es demandeur d’une enquête épidémiologique, tu annonces des choses qui pour moi ne sont pas vraies. Pose des questions, mais ne dit pas qu’on t’inderdit de communiquer.
Michel GUERITTE :
Quand dans 11 villages, en Haute-Marne, entre Soulaines et Doulevant, on constate un coefficient 5 sur des cancers de la thyroïde, sur une population de 2000 habitants – ceci en comparaison avec les chiffres du registre des cancers de la Marne et des Ardennes, je me pose des questions !
Quand je compare le nombre de malades de la thyroïde dans la région, à la norme nationale qui est de 2%, je trouve des chiffres plus du double, je me pose des questions !
Quand on me dit qu’il y a des chiens malades de la thyroïde dans la région, je me pose des questions !Etc…
et d’ajouter :
- Désaccord avec le raisonnement de l’ANDRA sur la cohorte virtuelle.
- Souhait que l’ANDRA s’occupe des « vrais gens » qui sont malades de vrais cancers…
Réponse de Michel ROCHE :
« Communiquez-nous ce que vous venez de nous dire et on transmettra à la DDASS, et on essaiera d’avoir des réponses là-dessus»
Et Michel GUERITTE de préciser :
-que ces informations sont sur le site villesurterre.com depuis 4 mois
- que cette enquête, si elle a lieu, ne soit pas faite par l’IRSN, qui a trouvé, à VALDUC, moins de cancers que les cancers attendus…
Michel DALLEMAGNE explique qu’il n’est pas d’accord pour qu’on instaure le doute. D’où l’idée de la campagne de l’ACRO : créé un référentiel.
Michel GUERITTE insiste sur la nécessité d’appliquer le principe de précaution, et confirme qu’il n’a pas confiance.
Pas confiance en Francis CHASTAGNER, quand il dit que le tritium n’est pas dangereux.
Le tritium est cancérigène, c’est écrit dans les rapports officiels du CEA.
Marie-Claude DUPUIS déclare que c’est la CIRE qui est la mieux placée pour répondre.Et annonce la rencontre-conférence du docteur Anne Flury-Hérard, médecin au CEA, le 4 juillet, à 20 h 30 Salle des Fêtes à Soulaines.
L’intervention de Jean-Paul GODEFERT ( ne pas être alarmiste, mais rester en veille ) servira de conclusion.